dimanche 9 février 2014

Cap Vert, Ile de Santa Luzia

Nous avons décidé de faire escale sur l’île déserte de Santa Luzia. Après les plages de sable noir de Tarrafal, nous avions lu sur les blogs de voyageurs que certains appréciaient la découverte de la plage de sable blanc de l’île de Robinson Crusoé.





Nous sommes arrivés en fin d’après-midi à Santa Luzia. Une nouvelle fois, nous avons posé le mouillage avec un vent assez fort. De l’autre côté de l’île, nous avons remarqué qu’il y avait un gros cargo échoué. En voilà un bon objectif de balade pour le lendemain ! Le navire semblait assez loin, mais nous nous sommes dits que c’était peut-être réalisable vu la configuration de l’île.

Il n’y avait personne alentours, ni à terre, ni sur l’eau. Le soir venu, toujours bien décidée à attraper du poisson, j’ai posé deux palangrottes à l’arrière du bateau. Pour oublier la médiocrité de notre pêche jusqu’alors, nous nous sommes lancés dans la fabrication de notre pain. D’ailleurs depuis, nous en faisons chaque jour, parce qu’ici au Cap Vert, il y a peu de pain et quand on en trouve c’est uniquement du pain de mie. Pas de quoi satisfaire le français en situation d’autarcie : il lui faut presque sa baguette !






Le lendemain matin, nous étions motivés pour une excursion à pied sur l’île. Mais oh misère, je me suis aperçue que les deux palangrottes s’étaient toutes emmêlées... En fait les deux se sont emmêlées entre elle et aux hélices. Re-misère… Nous n’avons pas eu le choix : il fallait aller à l’eau pour enlever tout ça. C’est surtout Stéphane qui s’y ait collé car le courant produit par le vent était fort. Nul besoin de préciser qu’il n’y avait aucun poisson et qu’il a fallu couper le matériel. Mais on a découvert du plancton géant se promenant autour de nous : au moins 4 cm ! Et encore, ce petit bain matinal ne s’est avéré que le premier épisode d’une journée bien remplie.
ben quoi ?! ça se voit qu'on a l'air content d'aller à l'eau si tôt !
Vers 10h30, on a sauté dans l’annexe, direction la plage. Comme vous le voyez sur les photos, le paysage, toujours aride était vraiment magnifique. L’île est inhabitée. Seuls quelques pêcheurs y viennent de temps à autre.















Après avoir longé la plage, Stéphane et moi avons décidé de partir vers l’autre côté de l’île, à la recherche du cargo échoué. La balade était assez facile mais le vent soufflait toujours. Nous avons découvert dans les ravines des grappes de courgettes rondes sauvages. J’ai entrepris de les goûter mais c’est très amer ! On ne pourrait pas survivre avec ça ici ! Pas de quoi faire un bon gratin de courgettes… Sinon, il y avait quelques petites fleurs, des lézards et des criquets noirs.







Finalement après une heure de marche nous apercevons l’autre côté de l’île. Mais le cargo est trop à l’est et nous l’avons loupé. Zut ! Nous hésitons à pique-niquer là-haut. Néanmoins, sachant que la descente va être rapide, nous nous sommes résolus à redescendre vers la plage pour déjeuner au bateau.

Il était 14h environ quand nous sommes arrivés en vue de la plage. Et au bout de quelques minutes de descente, Stéphane et moi avons observé un semi-rigide quittant un gros navire à 3 milles de là et se dirigeant vers notre bateau. Notre sang n’a fait qu’un tour ! Surtout quand on a vu le semi-rigide faire le tour plusieurs fois du bateau puis ensuite s’approcher de la plage. Vite nous avons accéléré le pas. Comme on peut le faire sur une plage… Mais vu le navire au loin, nous avons assez vite songé aux garde-côtes.


Arrivés à mi-distance de l’annexe et de Katia et Jean-François, le semi-rigide s’est approché de nous et nous a suivi au pas. Cela fait un peu bizarre quand vous êtes sur une île déserte ! Bon, qu’est-ce qu’il va encore se passer ?! Nous avons atteints l’annexe éreintés. Les garde-côtes nous ont alors fait signe de revenir à notre bateau. Avec les vagues qui roulaient sur la plage, ils se sont bien gardés d’y accoster. Dans l’urgence nous avons remis l’annexe à l’eau. Comme tout cela ne suffisait pas alors que nous étions déjà trempés, le moteur s’est arrêté au milieu. La prise d’arrivée d’essence du moteur a été cassée dans la précipitation. Vite, il a fallu sortir les rames. Evidemment, pour que cela devienne une belle galère, les rafales de vent se sont levées. Les garde-côtes nous ont alors aidés mais il a fallu s’y reprendre plusieurs fois pour être bord à bord.



Trempés jusqu’aux os, nous avons accueillis deux militaires. Car il s’est avéré qu’au Cap vert ce sont les patrouilleurs de l’armée qui assurent la surveillance des côtes. Et particulièrement celles de Santa Luzia. Pourquoi ? Parce que c’est une zone protégée et qu’il faut une autorisation pour s’y rendre ! Tout s’est alors éclairci : voilà pourquoi hier soir nous avions vu ce navire militaire au loin dérouter un petit voilier de sa route.

Les deux militaires se sont révélés très sympas, le sergent s’adressant à nous dans un français presque parfait, fier de converser avec des européens. Nous avons patiemment attendu et papoté pendant qu’il faisait transporter nos passeports et la lettre de pavillon du bateau jusqu’au capitaine du navire militaire. Finalement nous en avons conclu que nous avions eu beaucoup de chance de pouvoir rester la nuit à Santa Luzia et encore plus de s’y promener quelques heures. En fait les militaires nous ont expliqué qu’ils avaient eu la flegme la veille de nous déloger en fin de journée… D’ailleurs, quand nous avons enfin mangé vers 16h, nous avons encore vu un voilier se faire dérouter. Ce navire militaire, nous l'avons ensuite retrouvé à Mindelo.



Quelle aventure ! Mais la journée n’était pas terminée puisqu’il nous a fallu partir. Afin de faire la plus brève navigation possible, nous nous sommes engagés auprès des militaires à nous rendre à San Pedro sur la dernière île de notre voyage cap-verdien, l’île de Sao Vicente.

2 commentaires:

  1. Belle journée pleine de rebondissements ! Nous suivons tout celà de près ; premier boulot après le petit déj : un petit coup d'oeil à la boite mails avec toujours l'espoir de vos nouvelles... un régal. Bon pas trop de bol avec la météo mais il est des années comme ça (si seulement l'anticyclone pouvait remonter un peu ce serait sûrement mieux), mais rassurez vous en France ce n'est pas mieux, Coups de vent et innondations à gogo.
    Et alors voici la grande question, après cette grande étape de navigateurs, la traversée c'est pour bientôt ?
    Bon vent à vous quatre.

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    1. Voili voilou tout les détails sur la note suivante... merci pour vos tits mots et encouragements, bize à vous deux

      C&S

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