jeudi 6 février 2014

Cap Vert, Ile de Sao Nicolau, village de Carriçal

Juste avant de quitter Palmeira nous avons repéré sur internet qu’un blog parlait d’un mouillage très sauvage à Carriçal, sur l’île de Sao Nicolau. Cela tombe bien car cela nous fait une étape supplémentaire, nous évitant d’emblée de faire le tour aux trois quarts de l’île de Sao Nicolau.

Nous partons donc pour une petite navigation de 5h. Nous sommes plein d’entrain : enfin des sauts de puce pour voyager paisiblement ! On met la musique à fond pour surfer sur les vagues et Katia en profite pour s’entrainer ! A croire que ça va nous aider car nous avons fait notre meilleure moyenne depuis le départ: 8,7 nœuds.




Avant de partir, nous avons fait des copies écran des cartes Google maps en vue satellite de la baie de Carriçal. Il faut dire que les cartes que nous avons du Cap Vert sont vraiment approximatives. En fait, beaucoup de personnes qui naviguent utilisent le logiciel libre OpenCPN. Les cartes gratuites datent d’il y a quelques années. Mais elles sont comme beaucoup de cartes nautiques issues des cartes gratuites américaines (et oui les américains sont les seuls quasi à mettre leurs cartes gratuitement en ligne, qui l’eût cru). Et ces cartes ne sont pas toujours très précises. 



Bref, on a trouvé un moyen de faire nos propres cartes nautiques à partir de Google earth mais pour Carriçal nous n’avons pas eu le temps d’y procéder. C’est un peu compliqué car comme vous savez, la terre est ronde et les cartes papier sont plates, et il faut rajouter à cela le protocole GPS…etc… Donc il faudra s’y mettre mais pour le Cap vert, c’est un peu tard.

le bateau au mouillage à Carriçal sur OpenCPN
Tout cela pour en arriver aux faits : nous avons atteint Carriçal en pleine nuit. C’est vraiment un coin très retiré du monde et autant vous dire que le groupe électrogène qui éclaire le village ne fonctionne pas tout le temps… Et le seul feu d’approche s’est éteint assez vite pour cause de recharge photovoltaïque épuisée. Stéph et moi n’appréhendions pas trop de poser ce mouillage par une nuit presque noire, mais Jean-François et Katia un peu plus. Tous les deux, nous savions que sans trop de vent ni de houle, la manœuvre restait assez maîtrisable… Finalement après trois ou quatre tours, Katia a aperçu aux jumelles un voilier au mouillage dans l’anse. Parfait pour nous repérer et jeter l’ancre.  Une bonne pizza faite maison et hop au lit.

Le lendemain, après une nuit bien ventée, une lessive à étendre, découverte du village. 







C’est vraiment un coin retiré du monde, on n’a croisé de prime abord presque aucun habitant. Qui plus est nous n’osions pas trop les aborder, nous sentant un peu intrus dans cet univers. Nous avons pris le temps de faire le tour du lieu, assez surprenant.

D’abord l’ancienne conserverie de thon : elle a fermé en janvier 2000 car à cette date, l’Europe a interdit la soudure des conserves alimentaires à l’étain et au plomb.



Après, nous avons décidé de monter en haut du village. C'est un champ de pouzzolane !!




Puis ensuite, visite de l’ancien puits et de l’ancien lavoir, qui ne sont plus en activité.






Petit tour sur la plage où ici on y laisse les vaches. Partout dans le village il y a des chèvres, des poules et des chiens.




On se préparait à quitter le village quand au détour de la maison bleue peinte d’une fresque aux poissons, un français nous interpelle ! Quelle surprise ! Eric nous demande si c’est nous qui sommes arrivés hier soir. On commence à papoter et ni une ni deux, il nous invite chez lui pour un ti-punch. Eric est tout de suite intarissable. Il nous explique qu’il n’y a qu’un bateau tous les deux mois qui vient mouiller ici.


Eric connait l’histoire du Cap Vert et du village par cœur. Depuis plus de 15 ans il vient ici chaque année. Avec sa femme ils ont beaucoup fait pour le village. Depuis, sa femme est décédée mais Eric continue à faire les allers-retours chaque année entre la France et son village d’adoption pour y amener des tonnes de dons avec son bateau, le Treguern d’eux. Une association a également été créée, voir le site ICI



Eric nous a vraiment expliqué les modalités de développement du village des dernières années : l’accroissement du confort, la réponse aux besoins fondamentaux (nourriture, eau, électricité, soins…etc), l’augmentation du niveau de vie malgré la fermeture de la conserverie paternaliste. Aujourd’hui, le revenu moyen est de 3€ par jour et par cap-verdien.


Après une bonne heure à déguster des ti-punch, nous sommes repartis gaiement sur M’Alyseoci. J’ai relevé ma palangrotte, toujours vacante de poisson. Nous avons déjeuné et décidé de poursuivre la navigation vers Tarrafal.

Quelle rencontre inattendue. Nous n’imaginions pas parler français dans ce coin si reculé. Mais il va s’avérer qu’en fait, il y a de nombreux français sur l’Archipel et au moins 75% sur les voiliers.

J’en profite pour vous mettre ici le lien d’un très joli site internet sur le vent en temps réel partout sur le globe : http://earth.nullschool.net

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