Avec du retard, je vais essayer de vous résumer nos
586 milles de navigation (1085 km) entre le Maroc et l’Ile de Gran Canaria… Je
serai plus efficace pour vous parler de la nav entre Les Canaries et Le Cap
Vert car j’ai pris le pli de prendre des notes sur lesquelles je m’appuierai.
Dimanche 12
janvier 2014 :
Le soleil est au rendez-vous pour ce départ que
nous attendions depuis plusieurs jours. Après avoir fait le plein de gazole et
les formalités de sortie du pays, nous quittons le port guidés comme à
l’arrivée par le bateau de la marina.
Il est 12h30, c’est la pleine marée et la mer est
calme ; rien à voir avec la houle de 5 à 6 mètres de la semaine
précédente. Il y a un peu de vent du sud (dans le nez), nous le savions, mais
il fallait absolument profiter de ce créneau pour partir de Rabat. Nous ne le
regrettons pas car après avoir jeté un coup d’œil avant-hier à la météo, nous
avons constaté que la tempête était de retour là-bas…
Absence de vent = moteurs. Nous avançons
tranquillement aux moteurs, heureux de nous retrouver vers 14h à déjeuner ensemble
dans le cockpit, le soleil réchauffant nos corps et nos cœurs
enthousiastes ! Il n’y a plus qu’à attendre le vent qui doit tourner
demain dans le bon sens… Pour le moment, savourons le bœuf-tajine fait maison.
Le tableau des quarts est fait : des quarts de
2h sauf entre 11h et 15h où nous devons tous les quatre être sur le pont et
manger ensemble. Chacun est désigné à tour de rôle pour faire le repas de midi.
L’après-midi passe tranquillement et nous nous
couchons tôt en démarrant vraiment les quarts. Pendant les navigations de
plusieurs jours, la physiologie du corps change et tend à se caler sur le
rythme jour/nuit.
Lundi 13
janvier :
Tout le monde a bien dormi. On sort la grand-voile
et le génois. Heureusement car avec la houle désordonnée qui se forme à partir
de 11h nous allons être moins reposés
pendant les 48h à venir. A midi, personne ne mange. Selon notre sensibilité au
mal de mer, nous sommes tous plus ou moins malades… Pour ma part, je suis juste
un peu barbouillée, comme quand j’étais enceinte !
Mardi
14 janvier et mercredi 15 janvier :
Les nuits sont difficiles. Mais les digestions aussi sont fastidieuses. Heureusement on a prévu
des trucs à grignoter facilement et chacun choisit en fonction de ses
envies et de ses capacités! Il y a beaucoup de houle croisée qui nous
secoue assidûment. Le vent est plus ou moins au rendez-vous selon les heures.
L’absence d’accalmie nous fatigue et il a fallu nous amariner vite fait avec ce
force 5 et ces creux de 3,5 mètres. Le mal de mer nous coupe l’envie de lire,
de prendre des photos et de quasiment toute occupation…
En journée, nous avons plus de nuages que de soleil
et un certains nombres de grains, souvent précédés de beaux arc-en-ciel (que
d’occasions manqués pour aller au pays des bisounours).
mon bonnet de ski spéciale Antilles |
Mercredi dans la nuit, Stéphane fait son quart, il
est 4h et il bouquine. Tout à coup une odeur de brûlé vient lui chatouiller les
narines. Misère, qu’est-ce que ça peut-être… ?! Il court dehors et
découvre de la fumée noire et âcre qui sort du compartiment moteur
tribord !! Il ouvre et referme puis éteint le moteur qui était en
route depuis quelques heures. Il retourne ensuite au compartiment pour voir
s’il n’y a pas de flamme… Ouf, il n’y en a pas. Il vient me réveiller pour que
je surveille pendant qu’il descend dans l’alvéole toute noircie. Et dire que
tout avait été repeint à neuf, quelle désolation… Premier diagnostic 30
secondes plus tard : c’est la durite d’échappement qui est percée.
Jeudi 16
janvier :
Nouveau diagnostic aux aurores : c’est le
turbo qui a lâché et qui a laissé passer de l’huile moteur dans l’échappement
et fait fondre la durite. On dirait que ce moteur a décidé de faire parler de
lui à chaque étape. Autant le moteur bâbord tourne rond, autant celui-ci est
une patate !!
Maintenant doit Stéphane doit réfléchir pour savoir
comment réparer ça. Pour un néophyte en mécanique, cette avarie serait
dramatique et engendrerait sans doute une immobilisation aux Canaries de
plusieurs semaines. Une chose est sûre, ce moteur n’est pas fiable.
Heureusement qu’il y en a deux sur un catamaran. Mais tout de même, pour les
manœuvres aux ports, nous avons besoin des deux, car elles s’effectuent aux
moteurs et non à la barre….
Vers 10h, autre mauvaise surprise : Stef
découvre que le chariot de têtière de la grand-voile s’est cassé.
Traduction : Le haut de la GV ne tient plus sur le mât car l’accroche est
cassée. C’est soit un empannage trop violent, soit la GV qui a été trop
étarquée. Il va falloir réparer ça aux Canaries. Faire preuve d’ingéniosité car
la pièce sera introuvable et bien entendu coûterait de toute façon trop cher
(200€).
Le temps est encore gris et pluvieux. Enfin au loin
nous apercevons les montagnes désertiques puis le monde urbain de Las Palmas
sur Gran Canaria. Nous croisons à nouveau d’autres bateaux : ferry,
remorqueurs, pétroliers. La houle a recommence à jouer avec nous pour les deux
dernières heures de navigation. Nous avons évidemment tous hâte d’arriver. Pour
la première nuit, nous nous mettrons au mouillage à côté du port afin qu’une
réparation temporaire soit réalisée pour entrer au port.
15h : ouf, nous voilà enfin au mouillage, à
300 mètres du port. Instantanément le mal de mer disparait… Une vingtaine
d’autres voiliers mouillent ici également.
On se croirait au printemps, au temps des giboulées mais il fait doux,
environ 18°. Voilà, on est à Gran Canaria : le paysage est fidèle à l’urbanisation
côtière version espagnole. Sur ce caillou volcanique, c’est une succession
d’immeubles bétonnés des années 60 aux années 90… Une peu de repos réparateur
pendant deux heures, et hop à terre pour boire un verre et savourer une pizza.
Conclusion: c'est pas encore l'univers de Barbie sur son cata avec Ken !! Florence Foresti a fait un sketch sur l'avion de Barbie. Peut-être qu'elle pourrait en faire un sur son cata...
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerJe vois que la croisière s'amuse !
J'avais lu sur le blog que c’était le turbo bâbord qui avait été déposé.
Les 2 turbo ont-ils des problèmes ?
Sur la photo, le moteur tribord et son turbo paraissent comme neuf je pense donc qu'il s'agit d'un seul turbo.
Apres cette péripétie et ablation du turbo ( on peut vivre sans) la puissance reste t elle suffisante pour entraîner la nouvelle hélice 3 pales où es-tu obligé de limiter la vitesse sur ce moteur.Comment as-tu revu le circuit d'huile et d'air ?. Niveau huile?
Donner aussi détail réparation chariot.
Bisous à tous.