En arrivant aux Canaries, nous savions que ce
n’était pas l’escale rêvée mais indispensable au plan de la maintenance :
réparations, formalités administratives, avitaillement. Du vendredi 17 janvier
après-midi jusqu’au mardi 21 janvier 15h, nous avons été bien occupés.
Au plan touristique et dépaysement, ceux d’entre
vous qui ont adoré les Canaries vont me haïr ! Comment dire… ?... Les
Canaries nous ont laissé un peu dubitatifs. Mais Stéphane, qui était déjà venu
il y a trois ans nous avait prévenu.
Moi = dubitative ! |
Côté ambiance, ce sont bien des îles dédiés en
grande partie au tourisme de masse, comme savent le faire les espagnols. Et les
européens du nord, particulièrement les allemands adorent les Canaries !
En fait, on se demandait qui peut bien vivre aux Canaries. Côté paysage, et
bien moi, ça m’a fait penser au film Mad Max !
Ce sont des îles volcaniques désertiques, aménagées
par l’homme avec tout ce qu’il faut d’immeubles des années 70 et 80. Les rues
ou plutôt avenues sont à angle droit, dédiées à la voiture. A la périphérie des
constructions urbaines on trouve tout ce que les espagnols ont pu aménager pour
assurer leur autosuffisance : éoliennes géantes, serres géantes, port de
marchandises géant, plateforme pétrolière.
Restés à l’ancre le vendredi soir, Stéphane a fait
une réparation de fortune pour pouvoir utiliser les deux moteurs afin d’entrer
au port.
Katia |
Jean-François |
Amarrés au ponton d’accueil, nous avons fait les démarches
traditionnelles. Les prix ? Environ 55€ la première nuit pour le cata puis
ensuite 25€/nuit. Ils sont très pro à la capitainerie de Las Palmas. Mais il
faut dire qu’il y a 2000 places dans ce port de plaisance et qu’une partie des
bateaux réalisant la transat y fait étape. C’est également le point de départ
de l’ARC : un rallye annuel organisé pour un départ collectif de voiliers
pour la transat. A peu près 200 participants chaque année en décembre.
Cela explique aussi pourquoi de nombreux candidats
équipiers trainent à Las Palmas et viennent vous accoster pour tenter d’embarquer.
A cause du vent encore fort, le bosco nous a placés
le samedi après-midi à côté d’un gros yacht, la place nous étant attribuée
étant difficile d’amarrage. Lundi, nous avons rejoint cette place. Trois
amarrages en trois jours c’était du sport (et du temps perdu).
Finalement, à notre ponton, il y avait tous les
dessins personnalisés des bateaux en partance, surtout pour l’ARC. Stéphane a
essayé d’ajouter le nôtre à partir de pochoirs. Le résultat était moyen faut de
peinture adaptée mais on pourra essayer à nouveau avec ces pochoirs maintenant
tout prêts.
Passons aux choses sérieuses. Au plan
administratif, nous avons fait le point avec les services maritimes belges
concernant le renouvellement de notre Lettre de pavillon (= le passeport du
bateau). J’ai eu Luc de Brouwer au téléphone de l’administration belge. Je le
remercie ici, parce que franchement on a bien rigolé pendant cette
conversation ! On a renvoyé en recommandé le document nécessaire, et
l’affaire est bouclée. De ce côté-là on peut dire que l’administration belge
est franchement plus simple que l’administration française.
Pour l’assurance, après plusieurs échanges depuis
des semaines avec l’assureur ANP via STW (site internet Sail the World) et diverses précisions apportées concernant le bateau,
nous avons enfin obtenu qu’ils acceptent de nous assurer sur les zones Europe
& Antilles. Mais c’est à se demander comment font la plupart des bateaux vu
l’équipement exigé par l’assureur et le coût élevé.
Après réflexion, Stéphane a décidé d’enlever le
turbo du moteur tribord, dénommé la patate, (et non bâbord comme je l’ai
indiqué par erreur dans ma dernière note). Ce qui fut dit fut fait en une
demi-journée. Pour l’huile, Stéphane a bouché les durites qui lubrifiaient et
pour l’air, il a placé une grosse durite pour déplacer le filtre à air. Quant à
l’échappement, il a remonté le coude artisanal précédemment réalisé pour
l’ancien moteur (amené en pièce de secours).
La puissance perdue n’est pas handicapante. Et puis
on fait beaucoup de voile ! Mais cet épisode nous fait regretter d’avoir
acheté ce moteur. Stéphane en était tout désabusé. En même temps, il était
impossible de savoir que la patate en était une : après tout, elle avait
été refaite par l’ancien propriétaire. On verra aux Antilles s’il faut changer…
Seconde réparation : le chariot de têtière.
D’une part, Stéphane a réparé chaque embout en fabriquant deux petites
clavettes d’arrêt dans de l’aluminium. Toutefois, il était impossible de
confectionner des pièces laissant passer les billes comme à l’origine. Comme
Stéphane l’avait déjà fait, il nous fallait donc les remplacer par un stick de
téflon/ertalon de 6 mm de diamètre par 150 mm de long. Comment trouver
ça ?! Au troisième shipchandler (Ocean Service), nous sommes tombés sur un
vendeur super sympa : on a convenu de revenir le lundi matin pour savoir
si la recherche qu’il s’engageait à faire et le prix nous convenait et si on
validait la commande. Au départ nous pensions partir le lundi mais du coup nous
avons dû repousser le départ à mardi. Avec Stéphane, on s’est dit qu’on était
prêt à mettre 70€ maxi pour ces sticks. Quelle bonne surprise le lundi quand le
vendeur nous a annoncé 3€ par stick disponibles le lendemain matin ! Du
coup on lui en a commandé quatre.
Pour ceux qui en doutaient, vous pourrez constater
que la vie sur l’eau n’est pas de tout repos : enfants, météo, problème
techniques. Vous me croirez si voulez mais parfois on est stressé ! Il
faut dire que toute complication peut rapidement devenir une question vitale.
Malgré ces contraintes connues à l’avance, chacun a
trouvé un peu de temps pour aller se balader et/ou aller au Cyber café...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire